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petite flamme sur la gorge. L’Église du Christ est confiée à la garde du pape, de l’empereur, des rois, des cardinaux, des évêques et de tous les princes chrétiens. Pour témoigner de nouveau sa reconnaissance au poète qui l’avait rendu immortel, le peintre plaça Messer Francesco Petrarca à côté d’un chevalier de Rhodes. L’Église universelle est la copie fidèle de Santa-Maria-del-Fiore, non telle qu’elle est aujourd’hui, mais telle que la montrait le modèle d’Arnolfo que l’incurie des administrateurs de la fabrique a laissé périr, et dont il ne resterait plus aucun souvenir, si Simone ne nous l’eût conservé dans cet ouvrage. La troisième façade, derrière l’autel, montre le Christ, la croix sur l’épaule, sortant de Jérusalem, suivi d’une foule innombrable, et se dirigeant vers le Calvaire, où on l’élève sur l’instrument du supplice entre les larrons. Je ne m’arrêterai pas à décrire la scène des vêtements du Sauveur tirés au sort, et toutes les inventions de Simone qui ne paraissent pas appartenir à un maître de ce siècle, mais à un moderne consommé dans son art. Il disposa ces compositions d’un bout à l’autre sur une seule façade, de manière à en faire saisir l’ensemble d’un coup d’œil, tandis que les anciens maîtres et même bon nombre de modernes partagèrent leurs surfaces en plusieurs espaces, et placèrent, pour ainsi dire, dans chacun un tableau séparé, comme dans la grande chapelle de la même église et dans le Campo-Santo de Pise, où Simone lui-même fut forcé d’adopter ces divisions, à l’exemple du Giotto, son maître, et de Buonamico. Sur la paroi