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Benedetto da Maiano formèrent sous leur direction savante de si habiles ouvriers. Enfin, la mosaïque, par son étude et ses recherches continuelles des mortiers, des ciments, des mastics, des stucs, aida aux progrès dont nous verrons bientôt Duccio de Sienne ouvrir la voie dans son piquant travail du dôme de Sienne, sur lequel nous nous expliquerons, dans la vie de son compatriote Beccafumi, qui fut chargé de l’achever.

On le comprend, les influences morales, les infiltrations poétiques (si ce mot peut se dire) de la mosaïque byzantine, ont eu, suivant nous au moins, assez de gravité et de persistance : de même que ses ramifications matérielles, ses insinuations techniques, que nous n’avons point la prétention d’avoir toutes indiquées et reconnues ici, ont été nombreuses et importantes. Nous avons voulu appeler l’attention sur ce point : mais, à cause de nos bornes, nous devons en rester là. C’est à nos lecteurs curieux à nous suppléer. D’ailleurs nous ne renonçons pas à nous occuper encore du sujet si intéressant de la liaison de tous nos arts entre eux.

En ce moment, il convient surtout de consigner ici un résumé rapide de l’histoire de la mosaïque pour n’être plus forcé à y revenir.

L’art de la mosaïque est très ancien ; et nous pouvons dire que nous ne comprenons guère l’erreur dans laquelle sont tombés plusieurs hommes fort instruits d’ailleurs, qui en attribuent l’invention au règne de l’empereur Claude. Sans vouloir faire passer sous les yeux aucune des nombreuses