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BUONAMICO BUFFALMACCO.

en plus d’un point aux élèves du Giotto. Ugoiino de Sienne, par entêtement, Cavallini de Rome, par dévotion, Buffalmacco, malgré sa conduite irrévérente, et l’Orcagna même, malgré son ambitieuse assiduité, retinrent volontairement beaucoup de la tradition byzantine, et trouvèrent cependant le secret d’être encore grands, non seulement parmi les continuateurs étourdis du Giotto, mais encore parmi ses élèves les mieux inspirés. C’est là un point sur lequel nous reviendrons bientôt.

Ici, il nous semble qu’il ne serait pas déplacé de se demander enfin d’une manière un peu positive ce que fut l’art byzantin dans son allure, dans ses mobiles, dans ses résultats, ce qui n’est pas certes une question simple, quoi qu’il en puisse paraître. En effet, il serait fort difficile d’accorder entre eux les différents auteurs qui en ont parlé et qui ont cherché à le définir. Quant à nous, leurs nombreuses contradictions, leurs interminables variations, nous disposeraient assez à trancher la difficulté comme plusieurs l’ont fait, et à comprendre sous la dénomination d’art byzantin tout l’art du moyen-âge ; car cette dénomination, qui ne manque pas d’une certaine justesse, qui n’a rien de personnel chez nous, et de bien imprévu pour personne, permet de couper court à la discussion et embrasse fort bien, dans le champ vague qu’elle ouvre, cette infinité de nuances et de diversités auxquelles on a donné tant de noms souvent inintelligibles et souvent arbitraires. Il faut bien par un moyen quelconque les ramener à l’unité. Mais alors nous devons dire avec un peu