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Enfin, le dernier angle est occupé par saint François, vêtu d’une tunique de diacre et montant au ciel, où l’attend le Saint-Esprit au milieu d’une multitude d’anges qui forment un chœur et supportent un étendard orné d’une croix et de sept étoiles. Des inscriptions latines expliquent les sujets de ces diverses compositions. Giotto plaça son portrait dans les autres peintures qui couvrent le pourtour de l’église, et qu’il exécuta avec tant de perfection, qu’elles se sont conservées jusqu’à nos jours dans toute leur fraîcheur.

Au-dessus de la porte de la sacristie, il fit à fresque un saint François recevant les stigmates, qui me paraît encore plus beau que les ouvrages que je viens de décrire.

De retour à Florence, il reproduisit le même sujet dans un tableau qu’il envoya à Pise ; il représenta le saint agenouillé sur l’horrible rocher della Vernia, et regardant avec un amour et une expression indicibles le Christ environné de séraphins. Au-dessous, dans une espèce de frise, il peignit trois sujets tirés de la vie de saint François. Ce tableau, que l’on conserve aujourd’hui avec respect à San-Francesco, sur un pilastre, près du maître-autel, fut cause que les Pisans chargèrent Giotto de décorer une partie du Campo-Santo, que Giovanni, fils de Niccola, de Pise, venait de terminer (3). Les Pisans avaient conçu le projet de couvrir de nobles peintures, sur toute leur surface, les murs de ce magnifique édifice, déjà si riches en incrustations de marbres, en sculptures et en monuments an-