Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sède de lui un grand Crucifix, qui est placé dans la salle des intendants de la fabrique. Pour les religieuses de Santa-Margherita, il peignit plusieurs petits sujets tirés de la vie de la Vierge et de saint Jean-Baptiste. Les figures, d’un bien meilleur style que celles de ses grandes compositions, sont d’un fini si surprenant, qu’on les croirait faites par un miniaturiste ; il n’est pas moins merveilleux que la toile de ce tableau, collée sur un panneau, se soit parfaitement conservée pendant trois cents ans (2). Le couvent de Sorgiano lui doit le portrait de saint François, au bas duquel il écrivit son nom (3). Il envoya ensuite à Florence, à l’illustre Messer Farinata degli Uberti, un grand Crucifix, qui est maintenant à Santa-Croce, entre la chapelle des Peruzzi et celle des Giugni.

À San-Domenico d’Arezzo, couvent bâti l’an 1275, par les seigneurs de Pietramala, Margaritone fit de nombreux travaux (4) avant de retourner à Rome, où déjà il avait gagné la faveur du pape Urbain IV, en ornant le portique de Saint-Pierre de fresques qui, pour le temps, ne manquaient pas de mérite. Enfin, après avoir peint un Saint François à Ganghereto, dans le Valdarno, il s’appliqua à la sculpture avec tant d’ardeur, qu’il ne tarda pas à se montrer plus habile sculpteur que peintre. Ses premiers ouvrages en ce genre, tels que sa Déposition de croix, dans l’église paroissiale, et ses figures du baptistère de la chapelle de San Francesco, rappellent complètement la manière grecque ; mais il adopta un meilleur style dès qu’il eut vu à Florence