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Venez veoir Laffemas, quy donne par son livre

Aux cupides d’honneur un bon enseignement.

Ph. D. B.



rice, etc., ayant été découvertes, il se sauva vers Meaux, et fut trouvé mort dans la Seine, près de la Ferté, soit qu’il y fût tombé par hasard, soît qu’il s’y fût précipité de désespoir, soit plutôt, comme on le pensa généralement, qu’il y eût été jeté par quelque complice intéressé à sa disparition.

Raphin, autrefois un des seize, réfugié en Espagne « pour la Ligue », l’avoit décelé à l’ambassadeur de France dans l’espoir que ce service lui mériteroit « de rentrer en la grâce de son prince » ; et l’ambassadeur en avoit donné avis au roi. Journal de l’Estoille, 24 avril 1604 (édit. Michaud, t. II, p. 367).

2. C’est le fameux Isaac de Laffemas, fils de Barthélemy de Laffemas, dont nous avons longuement parlé, t. VII, p. 303–306. Il ne faisoit alors que sortir des études, et s’amusoit aux vers, comme c’étoit l’usage. Tallemant dit qu’il avoit de l’esprit. « Il a fait, ajoute-t-il, plusieurs épigrammes. Il n’y en a guère de bonnes que les premières. » Il ne parle pas de cette pièce, qui est fort rare, et de son bon temps, qui fut court. Il devint avocat, puis secrétaire du roi, procureur-général en la chambre des communes, avocat-général en la chambre de justice, maître des requêtes, et lieutenant civil au Châtelet de Paris. Dans cette charge, que Richelieu lui fit exercer par commission, il acquit beaucoup de réputation, dit Tallemant, « et ôta bien des abus », mais il fit surtout force exécutions au gré du maître. Il fut terrible justicier, mais bonhomme pourtant, à ce qu’il paroît. Despeisse disoit de lui, suivant Tallemant : Vir bonus, strangulandi peritus. (Historiettes, 1re édit., t. IV, p. 35.) Plus tard, il revint aux vers ; il fit en rimes, pendant la Fronde,