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ceux qui y ont voyagé rapportent que de lieu en lieu, et de village en village, se trouvent des poteaux et pilliers où l’on brusle des sorciers, et disent les bonnes gens des champs que, quelque justice que l’on en puisse faire, il n’est possible toutes fois d’en nettoyer le pays, tant ceste malediction a pris racine en vostre contrée ; voilà pourquoy on ne doit trouver estrange si, estant sortie d’un tel nid, vous avez peu si aysement ensorceler le menu peuple françois, assez credule de nature, et sur qui aviez gaigné, vous et les vostres, telle creance par votre hipocrite douceur et parler emmiellé :

—-Che lor pottevi far, con tue parole,
Creder che fosse oscuro et freddo il sole.

Voulez-vous plus grands signes de sorcellerie que de voir les François (qui entre toutes les nations du monde ont emporté le renom d’estre fidèles à leurs roys) estre par vous induits à s’eslever contre le feu roy ? le chasser honteusement de sa ville capitale ? blasphemer contre luy ? le charger d’oppropres et d’injures ? composer libelles diffamatoires contre Sa Majesté, les imprimer avec privilége ? et vendre publiquement, sans punition ny reprehension quelconque ? luy denier l’entrée de ses villes, les tailles, le tribut, et tous les droits que Dieu a


qu’on plaçoit sur l’autel. Après avoir dit devant l’office des Quarante heures, on la piquoit à l’endroit du cœur, « disant quelques paroles de magie pour essayer à faire mourir le roy ».