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que M. le prince ne fera que ravager la campagne ; je vous confirme tout cela.

Je vous ai mandé que le cardinal de Retz, avec le jubilé, donne de la peine ; mais cela ne réussira à rien et ne causera aucune altération publique ; je vous confirme tout cela.

Le peuple souffrira tout plutôt que le trouble.

Le cardinal est mieux affermi que jamais. Le roi est amoureux de sa nièce : les amours s’échauffent ; peut-être il l’épousera ; il n’y a rien de certain en cela.

Les Espagnols ne contentent point, ni le prince de Condé, qui en est fort las. Si cette campagne lui réussit comme les précédentes, il s’accommodera avec le cardinal s’il peut. Souvenez-vous bien de cela ; et que quand le prince s’accommodera, cela paraîtra tout d’un coup, et que le traité se fera en secret27, dont cependant je pourrai avoir connaissance.

J’ai des nouvelles certaines que le maréchal de Grammont28 a commencé une étroite correspondance avec M. le prince par ordre du cardinal.

Pour Rome, je vous confirme qu’on irrite le pape, et qu’on veut être mal avec lui, et que le cardinal voudroit être maltraité par le pape pour avoir occasion de lui renvoyer son chapeau de cardinal



27. Cette paix du cardinal et du prince ne se fit pourtant qu’avec celle des Pyrénées, en 1659, après bien des difficultés de la part de Mazarin.

28. Antoine, qui fut d’abord maréchal de Guiche, puis maréchal de Grammont.