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eût un bon succès : ces deux choses n’arrivant point, cet État demeurera tranquille.

On a envie ici d’avoir querelle avec le pape16, parce qu’on n’a eu nulle part en son élection17, et parce qu’on craint qu’il commence le premier a ôter crédit au cardinal, lequel le pape n’estime point, et il traversera en tout ce qu’il pourra.

Pour la maison des Stuarts, en ce royaume, c’est peu de chose. Charles s’est retiré mal satisfait, car il étoit dans le dernier mépris18. Le duc d’York


l’alliance conclue bientôt après entre Mazarin et Cromwell. Ém. de Bonnechose, Hist. d’Angleterre, t. III, p. 349. — Si Mazarin avoit pu vaincre les répugnances de Charles et lui faire épouser sa nièce Hortense Mancini, les affaires eussent pris une autre tournure ; mais les cinq millions qu’il offroit en dot ne parvinrent pas à dorer suffisamment la mésalliance. Charles refusa, et fut abandonné.

16. Fabio Chigi, élu pape, le 7 avril précédent, sous le nom d’Alexandre VII.

17. Non-seulement on n’avoit pas eu part à cette élection, mais on y avoit nui autant qu’on avoit pu : « L’opposition de la France à Chigi, dit Retz dans ses Mémoires (1719, in-12, t. III, p. 377), étoit encore plus publique et plus déclarée que celle des autres puissances. M. de Lionne, neveu de Servien, en parloit, à qui le vouloit entendre, comme d’un pédant, et il ne présumoit pas qu’on le pût seulement mettre sur les rangs. » Chigi ne laissa pas de l’emporter, et cela grâce surtout au parti dont le cardinal de Retz étoit l’âme, ce qui ne dut certainement pas contribuer à rendre Mazarin plus favorable au nouveau pape.

18. « Le prince de Galles, depuis Charles II, durant son