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Aussitost qu’ils sont partis,
Les galants sont advertis
Que les vieillards font retraite.
À l’approche des amis,
Les masques et les mimis4
Se donnent à la soubrette.

Lors, d’un pas doux et coulant
Les carrosses vont branlant
Portière contre portière5 ;


4. C’est le demi-masque, importé de la comédie italienne, ou pour mieux dire des mimes italiens, dans le monde, et nommé pour cela mimi. En 1632, il étoit à la mode déjà. Dans l’étrange tragi-comédie du sieur de Richemond, l’Espérance glorieuse, publiée cette année-là, nous lisons :

On la voit à l’église avec un tour de teste
Regarder si Phillane a pris garde à son teste,
Et dit, en souriant, à travers le mimy :
« Que j’aime ces beaux nez d’un empan et demy ! »

Plus tard, les mimis faillirent l’emporter sur les masques, et peu s’en fallut qu’il n’y eût querelle entre celles qui préféroient les uns et celles qui tenoient pour les autres : « Les mimis ont failli de se brouiller avec les masques, » lit-on dans les Jeux de l’Inconnu, Rouen, 1645, in-8º, p. 165. Le mimi s’appela ensuite un loup, « parce que d’abord, dit Furetière en son Dictionnaire, il faisoit peur aux petits enfants. » Il ne s’attachoit pas ; on le tenoit dans la bouche avec un bouton. C’est ce qu’on avoit appelé d’abord un touret de nez. V. l’Heptaméron, 1er janvier, 20e Nouvelle.

5. Ils alloient ainsi côte à côte, sur une longue file très serrée, ce qui porta malheur au musicien Chambonnière. « Il avoit, lit-on dans le Segraisiana, p. 79, un carrosse traîné par deux méchants chevaux, avec un page en effi-