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Tousjours ne s’ouvre Opis7 de tous costés ;

Un vain penser n’est toujours dans la teste.

Souvent le foible endure l’injustice,
Plusieurs ressorts en donnant les moyens ;
Mais neant-moins tous les princes chrestiens
Sont obligez de punir la malice.

Dieu, dont l’effet est toujours admirable,
Et qui seul est scrutateur de nos cœurs,
Peut susciter de deux vieilles rancœurs
En un moment une paix agreable8.



7. C’est la déesse sanguinaire à laquelle on sacrifioit des victimes humaines et qui n’avoit d’autels que dans la Tauride.

8. Ces deux vieilles rancœurs sont les haines envenimées de la France et de l’Espagne, qui depuis si longtemps étoient en guerre. David Ferrant voudroit qu’elles fissent la paix pour s’en aller combattre ensemble la nation régicide. C’étoit l’avis de beaucoup de bons esprits en ce temps-là, notamment de M. d’Ormesson, qui, après avoir appris l’exécution du roi Charles, écrivit dans son Journal : « C’est un exemple épouvantable entre les roys, et jusqu’à présent inouï, qu’un peuple ait jugé et condamné son roy par les formes de la justice, et ensuite exécuté. Tout le monde doit avoir horreur de cet attentat ; et si les rois de France et d’Espagne étoient sages, ils devroient faire la paix entre eux et joindre leurs armes pour restablir cette maison royale dans son trosne. » Journal d’Oliv. Lefevre d’Ormesson, publié par Chéruel (Docum. inéd.), 1860, in-4º, t. I, p. 678.