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une vissitte. Je lui dis tout ce que vous m’aviés ordonné. Madame de Saint-Loup18 ne luy avoit point parlé de vostre grande lettre ny de vostre billet ; voilà, ce me semble, ce que vous m’aviés ordonné de sçavoir. Si vous me commandiés autre chose, vous verriés avec quelle exactitude je vous obéirois.

VII19

Je ne voulois rien que vous voir, Madame ; mais je me plains bien que vous ne me regardiés que comme une personne qu’il ne faut voir que dans la joye, et quy n’est pas capable d’entrer dans les sen-


18. C’étoit une demoiselle de La Rocheposay, qui avoit épousé le partisan Le Page, et qui s’étoit appelée madame de Saint-Loup, d’une terre achetée en son nom, par son mari, dans le Poitou. Elle étoit de la cour d’Henriette d’Angleterre, et fort galante. M. de Vardes fut son premier attachement, puis vint le tour de Candale. « Mais, dit un jour celui-ci à Saint-Évremont, qui nous l’a rapporté, elle avoit été aimée et avoit aimé, et, comme sa tendresse s’étoit épuisée dans ses premiers amours, elle n’avoit plus de passion véritable. Ses affaires n’étoient plus qu’un intérêt de galanterie, qu’elle conduisoit avec un grand art, d’autant plus qu’elle paroissoit naturelle, et faisoit passer la facilité de son esprit pour une naïveté de sentiment. » Saint-Évremont, Œuvres, 1806, in-8º, t. II, p. 309. — Elle finit par se convertir en de curieuses circonstances qu’a racontées Tallemant. Édit. P. Paris, t. III, p. 44, 141.

19. M. Sainte-Beuve et M. Cousin n’ont pas parlé de ce billet.