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spectivement tous conseillers du roy et chevaliers de son ordre, presens, a esté amené Jehan de Poltrot, soy disant sieur de Merey, natif du pays d’Angoumois, en la seigneurie d’Aubeterre2, aagé de vingt-six ans ou environ ; lequel, admonnesté qui l’a suscité de donner le coup de pistole dont M. le duc de Guyse fut attaint et frappé jeudy dernier, quel estoit son but et intention, ou de ceux qui l’avoient induit à ce faire, et quels deniers il en a pour ce faire receuz et espère en recevoir, a dit et confessé, se mettant à genoux devant la dite dame et luy demandant pardon, ce que s’ensuyt :

C’est assavoir, qu’environ le mois de juing ou de juillet dernier, le prince de Condé estant à Orléans


de Poltrot, soy-disant seigneur de Merey, sur la mort du feu duc de Guyse, par M. de Chastillon, admiral de France, et autres nommez audict interrogatoire, avec autre plus ample declaration dudit seigneur admiral, quant à son faict particulier, sur certains poincts desquels aucuns ont voulu tirer des conjectures mal fondées. Brantôme connut cette Response ; il en parle ainsi dans sa Vie du duc de Guise, lorsqu’il arrive au crime de Poltrot : « M. l’admiral, dit-il, s’en excusa fort, et pour ce en fit une apologie repondant à toutes les depositions dudit Poltrot, que j’ai vue imprimée en petites lettres communes… là où plusieurs trouvoient de grandes apparences en ses excuses, qu’ils disoient être bonnes ; d’autres les trouvoient fort palliées… » (Édit. du Panthéon littéraire, t. 1, p. 435.)

2. « Ce maraud, dit Brantôme, estoit de la terre d’Aubeterre, nourri et eslevé par le vicomte d’Aubeterre, lorsqu’il estoit fugitif à Genève, faiseur de boutons de som metier. »