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du Procez de Baif.

Et ne se trouve escu ne targe[1]
Qui puisse en ceste occasion
Les parer de forclusion ;
Mais, par une longue requeste,
Que leur advocat tenoit preste,
Donna charge ce vieux resveur
De remonstrer que la faveur
Qu’à Toloze chacun me porte
Les empeschoit de telle sorte
Qu’il n’estoit pas en leur pouvoir,
Bien qu’ils y fissent tout devoir
Par bemol, becare ou nature,
D’en tirer nulle procedure ;
Chose aussi fausse en verité,
Comme il gèle au fort de l’esté,
Ou qu’ils ont veu blanchir un More
Avecques les pleurs de l’Aurore.
Au rapport du sieur de Chaalay
Pourtant ils ont nouveau delay,
Le conseil, par misericorde,
Deux mois bien entiers leur accorde,
Et pour toutes perfections,
Ou bien sur les productions
Qui seront au greffe produites,
Sans espérance d’autres fuites,
Tout le procèz se jugeroit
En l’estat qu’il se trouveroit.
Le temps se coule en telle sorte
Que pour eux l’esperance est morte.
Les derniers deux mois sont passez,

  1. Sorte de bouclier.