Page:Variétés Tome VIII.djvu/335

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Peu auparavant cette rencontre, cette trouppe de volleurs avoit commis mille outrages dans le pays de Limoges, notamment vers Mommorillon et Bellac, ayant fait toutes sortes de malversations près du bourg de la Verchère, ayant mesme pensé brusler tout le dict bourg, en vindicte de ce que les habitans d’iceluy leurs en avoient empesché l’entrée, en ayant tué vingt et deux sur la place, et bien autant et plus de blessez, ce qui anima tant ces volleurs que douze jours durant ils le bloquèrent d’une telle sorte que les dicts habitans n’osèrent faire mener leur bestial paistre, et ny eux-mesmes sortir sans courir le risque d’estre mal traictez.

Près la ville de Mesle en Poictou, vingt quatre de ces voleurs, trouvant un marchand tanneur du bourg de Sainct-Leger, lequel venoit de la ville de Niort, le tuèrent et luy prirent environ cinq mille francs qu’il rapportoit de marchandise ; cet homicide ayant esté descouvert, furent poursuivis, et à ce suject se separèrent et divisèrent çà et là ; et trois sepmaines après, sept d’iceux furent recogneus au marché de Couay par le moyen du cheval de ce marchand qu’ils exposoient, aussi par l’un des cousins dudit marchand, qu’il s’informa d’eux combien il y avoit de temps que le cheval estoit en leur possession, et de qui ils l’avoient eu. Par cet interrogatoire l’on les trouva en plusieurs paroles, d’où l’on jugea qu’ils pourroient estre les homicides et autheurs du meurtre duquel le bruit estoit commun presque en tout le pays ; et, sur cet indice, la justice, sur le rapport qui luy fut fait, se saisit d’eux