Page:Variétés Tome VIII.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Fussiez vous plus saint qu’un apostre,
Sans elle vous ne vallez rien.

    Sans elle vous avez la mine
D’estre cause de la famine
Et des maux que fait le soldat ;
Le Mazarin est vostre maistre.
Sans elle vous passez pour traistre
Et pour ennemy de l’Estat.

    Sans elle contre la Bastille
(Non contre la Maison de Ville[1])
Vous machinez quelques desseins ;
Vous y voulez loger Turenne,
Pour par la porte Saint Antoine
Introduire ses assassins.

    Sans elle vous avez envie
Que la faim finisse la vie
De ceux qui veulent l’Union,
Cette Union si necessaire

  1. Ce sont en effet les Frondeurs, décorés de la paille, qui avoient peu auparavant failli mettre le feu à l’Hôtel-de-Ville, et qui y avoient fait un grand massacre. On accusoit Condé de tout cela, ce qui fait dire à Loret :

    En mémoire de l’incendie
    Arrivé tout nouvellement,
    Condé veut, quoi que l’on en die
    Porter la paille incessamment.
    Ma foi, Bourgeois, ce n’est pas jeu ;
    Craignez une fin malheureuse,
    Car la paille est fort dangereuse
    Entre les mains d’un boute-feu.