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assemblée en son palais d’Orleans l’aprèsdinée du cinquiesme de ce mois, où se trouvèrent Mademoiselle, monsieur le prince de Condé, le duc de Beaufort[1], à present gouverneur de cette ville, et plusieurs autres seigneurs de marque, conseillers de la cour et bourgeois affectionnez au bon party, lesquels ayant donné leur advis, il fut conclu qu’on envoyeroit des commissaires, tant du costé d’Orleans, Chartres, Melun, qu’autres lieux, pour achepter et faire venir en cette ville les bleds, farines, bœufs, moutons et autres choses necessaires pour la subsistance de la ville ; que, pour la seureté des convois, il y auroit des compagnies tirées des trouppes de Sa dite Altesse Royale qui leur serviroient d’escorte ; et que, pour la distribution desdits bleds et farine, elle se feroit en divers quartiers de la ville, sur le pied du prix de l’achapt, pour empescher le desordre qu’apportent ceux qui, voulans profiter de la misère publique, mettent un prix excessif au pain et auxdits bleds et farine[2].

De cet ordre on reconnoist la prudence et l’affec-

    avoit vu en 1649 n’étoit rien auprès de ce qu’on voyoit alors.

  1. Il y avoit peu de jours qu’il avoit tué en duel le duc de Nemours.
  2. La pièce citée tout à l’heure, le Franc-Bourgeois, n’épargne pas les reproches aux meuniers et aux boulangers qui s’engraissoient de la disette publique, à ce point qu’on vit des meuniers demander huit et dix livres tournois pour la mouture d’un setier de blé. Il propose des moyens pour remédier a ces abus ; mais ces moyens, qu’on voulut mettre en pratique, échouèrent. (Bibliogr. des Mazarinades, t. 1, p. 411–412.)