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besoin d’étre in poy trapanez. O let in grous cas diquets cerveas.

Ant. Laissons tout cela et dites nous encore quelque guéridon, compère, mon amy.

Guer. I vous en diré in tout nouvea :

Les Walons estiant venus à la guerre,
S’en retournirant ben tost à louer terre.

Olet per vray. Is lour prometiant grousses richesses per lou sac d’ine bonne ville. Quand is s’aprochirant is lour vouliant donné deux escus per téte, is s’en retournirant tous gromelous, hormis quauques uns agarés les gens diquelle nouvele reformation. Iqu me fai souveni des gens d’in prince dau tans passé. Les femmes disiant : Ique les gens diquet Seignour nous travaillant ben, mais ne nous donant ren.

Ant. Il sçait tout, le compagnon, et n’espargne personne, entre dans les lieux secrets et souterrains comme un chien d’Artois et dit sa ratelée du monde. Je te prie, mon Bedon, dy nous des nouvelles.

Guer. Vous otres en sçavez plus que mé. I me sens la téte rompue de questions. Iquets qui hantiant la cour ne demandant que nouvelles fresches portées par lous chassemarée. Et qui ato de neuf ? Que dit on de nouvea ? Que vous en semblge de la paix, de la guerre ? Tousjours sur iquele demarche, mais qu’est igu ? I vous voy tous meshaignés7 et tristes ; lous affaires vont elles pas ben ?



7. Chagrins, morfondus de tristesse. Quelquefois même ce mot se prenoit pour blessé, estropié. V. Cl. Fauchet,