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devant le dit lieu de Podensac et aultres places estans sur la rivière, firent merveilles de canoner, après avoir reçeu la ligne de ladite ville de Rioms, qu’à ce estoit comise, laquelle apartient à monsieur le grand escuier de Navarre, messire Frederic de Foix, qui en cestuy affaire avoit bien voulu pourvoir, comme vray serviteur du roy. Le roy, la royne, mes dits seigneurs les enfans, se mirent en la maison que avoit eté construite pour la royne, accompaignez du roy de Navarre, messieurs les ducs de Vendosmoys, Nemours, comptes de Sainct-Pol, Guise et autres grans seigneurs, et les autres princes et seigneurs ès dites deux maisons, gallées et autres bapteaulx. Les gens de mestiers et autres abillez de livrées ; c’est assavoir : les apoticaires avec leurs estandars, enseigne dorée, et leurs mortiers, faisans grand bruyt, lesquels estoient vestus de satin et damas gris, et tant faisans grans exclamations : Vive le roy ! la royne ! messieurs ses enfans ! ayans grans cruches d’yppocras, qu’ils distribuèrent avec grans boytes de confitures à chacun qu’en demandoit ; les cousturiers, vestus de satin et taffetas noir semez de croix blanches ; les chaustiers de tafetas changeant,


canton de Cadillac. Ce qu’on lit dans le Journal d’un bourgeois de Paris, p. 416, sur cet embarquement, confirme ce qui se trouve ici, mais à beaucoup de détails près : « La royne, avec les seigneurs et dames, y est-il dit, se meirent sur la marine, entre Langon et Bourdeaulx, en basteaux painctz et dorez magnifiquement, et avoit moult de pièces d’artillerie grosses, qui faisoient merveilleuses tempestes, et force navires, tant marchands que de guerre, tous fort bien équipés. »