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Monsieur de Bouillon13 se desrobe
Tousjours le premier de la cour ;
S’il eust tardé encore un jour,
On eut bien veu du peuple en Grève.
Il s’en faut peu qu’elle ne crève
La gouvernante du palais14.
Où estes-vous, braves Harlais ?
Pleurez vostre mère nourrice :
Vous estes sur le precipice,
Et tombez aussi bien que nous.
Ne dormez plus, reveillez-vous ;
Qu’un seul roy nous soit asseurance.
Conchine regarde Florance
D’un œil tout plain de desplaisir ;
Je croy qu’il auroit bien desir
Que Perronne fust sa retraitte.
Longue-Ville fait la chouette
Et dort moins le jour que la nuict15 ;
Il empesche ce qui le nuit ;
C’est un prince plein de courage.
Le comte d’Auvergne fait rage,
Mais plus de bruit que de l’effet16.



13. Le duc de Bouillon, après avoir tenté de soulever parmi le peuple de Paris une révolte dont l’échauffourée de l’hôtel d’Ancre avoit été l’unique résultat, s’étoit enfermé dans Soissons avec M. de Mayenne.

14. La Cour du Parlement.

15. Le duc de Longueville, en enlevant le gouvernement de Péronne à Concini, s’étoit rendu très populaire. (Œconom. roy., coll. Petitot, 2e série, t. 9, p. 372 ; Mém. d’Estrées, id., t. 16, p. 310 ; Bassompierre, t. 20, p. 110.)

16. Le comte d’Auvergne, bâtard de Charles IX, qui étoit