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Grace à Phébus, je suis logé sans faste
Dans un recoin qui n’est ni beau ni vaste ;
Force papier, pour moi seul précieux,
Dont les sergens ne sont point curieux,
Voilà de quoi notre tenture est faite.
Avec cela, sans ce monsieur Cozette,
J’aurois vécu plus content qu’un Crésus
Et dépensant mes cent moins quatre écus.
Peut-être aussi qu’à cause de l’étage
Ce receveur a cru qu’il étoit sage
De me taxer suivant mon escalier ;
Mais ce troisième est chez moi le dernier.
Et puis, seigneur, ce n’est point par ma faute
Si la maison n’est pas un peu plus haute.
En pareil cas, si pour ne rien payer
Il ne falloit que loger au grenier,
J’y logerois ; mais, hélas ! mons Cozette
Dans son grenier taxeroit un poëte.
Delivrez-moi, seigneur, par charité,
De ce monsieur qui m’a tant maltraité.
Onze francs ! Moi ! J’en suis tout immobile ;
Autant vaudroit qu’on eût mis onze mille.
Pour abréger, sans façon rayez-moi



ne fût maigre chez le débiteur, c’est à la taverne qu’ils s’alloient mettre en exercice. « Il protestoit, lit-on dans les Contes d’Eutrapel, demeurer sur les bras et depense de son hoste, comme en la coustume d’Allemaigne, où le creancier, à faute d’être payé au jour dit, se va loger en la meilleure hôtellerie, y boit, mange et fait grande chère aux dépens de son débiteur, jusqu’à l’entier payement. » (Les Contes et Discours d’Eutrapel, 1732, in-12, t. 1, p. 114.)