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Qui deffendoient l’or et les chaisnes5
À leurs filles, et les presens ;
Que s’il estoit ainsi d’entr’elles,
Las ! on trouveroit des pucelles

Encor à l’âge de quinze ans.

Mais les filles sont si volages,
Qu’elles donnent leurs pucelages
Pour du satin et du velours,
Et tiennent que c’est resverie
De syndiquer6 la braverie,
Estant si commune entre tous.

Ah ! que les Indes sont barbares
De remplir ces humeurs avares,
Nos vaisseaux et nos hameçons !
Que la rame est infortunée
Qui a dans Paris amenée
La mode de tant de façons7.

Encor, si de ces braveries
On en voyoit des rencheries,


5. Les chaînes au col ou sur la robe comptoient parmi les niveleries les plus à la mode. V. notre t. 3, p. 262.

6. Soumettre au contrôle des syndics.

7. Ce mot s’employoit surtout pour les modes. Les Angloit nous le prirent et le modifièrent suivant leur prononciation ; ils en firent leur mot fashion, que nous croyons leur avoir emprunté, tandis qu’en le reprenant nous n’avons fait que rentrer dans notre bien. Cette singularité n’a pas échappé à Noël et Carpentier, dans leur Dictionnaire étymologique, t. 1, p. 566. Elle est une nouvelle preuve de la vérité de ce mot : l’anglois n’est que du françois mal prononcé.