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le sieur Roux, Provençal, et Louys d’Aix, cy devant gouverneur de Marseille au temps de la mort de Casau3, tous les quels, avec ledit la Garde, estans au logis dudit sieur de la Bruyère, disnans ensemble, s’y trouva Ravaillac, qui dit qu’il tueroit le roy ou qu’il mourroit en la peine4, et qu’il avoit apporté des lettres du sieur d’Espernon au vice-roy de Naples, comte de Benevente, et qu’après disner il en vouloit aller retirer response du dit vice-roy de Naples.



Bastille en 1615. Afin de donner une autre raison à son emprisonnement, et surtout pour attirer sur lui l’attention et la clémence du roi, il s’étoit mis à rappeler ou plutôt à imaginer de toutes pièces, au sujet du crime de Ravaillac, les révélations contenues ici, et dont une explication plus détaillée, mais non pas plus curieuse, se trouve dans son factum. Je ne pense pas qu’il soit question ailleurs de ces faits, qui, si l’on pouvoit en constater l’authenticité, seroient si intéressants pour l’histoire de l’assassinat de Henri IV.

2. C’est ce fameux ligueur dont on prétendoit que son homonyme, l’auteur des Caractères, étoit le descendant. Il avoit été lieutenant civil, et, en 1592, il avoit entamé des négociations particulières pour faire sa paix avec le roi. V. l’excellente édition donnée par M. Victor Luzarche du Journal historique de P. Fayet, p. 118–119.

3. V. sur ces faits notre t. 2, p. 296–297, notes.

4. Dans son Factum, le capitaine place cette visite chez Charles Hébert, après, et non pas avant, celle qu’il fit chez le jésuite Alagon. Voici comment il y raconte l’arrivée de Ravaillac, qu’il ne nomme pas, comme ici : « Pendant qu’ils estoient à table survint un certain homme à luy incogneu, vestu d’escarlatte violette, qui fut receu de la compagnie