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Du nouveau tyran de Florence2,
Et les pratiquer en la France ;
Avant que l’argent en soit prest
Monsieur le mignon le consomme,
Et fait-on party de la somme3

À cent pour cent pour l’interest.

Et cependant que les liens
De ces tyranniques gabelles,
Et les faix des daces nouvelles
Qu’inventent les Italiens,
Cruellement tuent et accablent
Le peuple françois miserable4,
Ces beaux mignons prodiguement
Se veautrent parmi leurs délices,
Et peut estre dedans tels vices
Qu’on ne peut dire honnestement.

Leur parler et leur vestement
Se voit tel qu’une honneste femme
Auroit peur de recevoir blasme5


2. François de Médicis étoit alors grand-duc de Toscane. On sait quelle étoit son habileté pour l’invention de nouveaux impôts et sa rigueur à les exiger. Quatre ans après l’époque dont on parle ici, il ne fut arrêté ni par la famine, ni par la peste, qui désoloient ses états, et leva des contributions plus que jamais exorbitantes.

3. Var. :

Et fait un party de la somme.

4. V. l’une des précédentes pièces sur les impositeurs italiens.

5. Var. :

Auroit peur d’en recevoir blasme
En usant si lascivement.