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Ainsi qu’au printemps bien souvent
Une saison mal temperée,
Pour nostre malheur, fait et crée,
Par un trop chaut humide vent,
La chenille et la sauterelle,
Ennemis de l’herbe nouvelle,
Des boutons jadis fleurs-naissans,
Qui, bestes du tout inutiles,
Rongeans l’espoir des champs fertiles,
Donnent la cherté aux paysans.

Tout ainsi les trop libres lois
De la serve et esclave France
Ont permis de prendre accroissance,
Autour de nos princes et roys
(Et c’est pour vengence divine)
À je ne sçay quelle vermine
De mignons venus en trois nuicts,
Qui, comme les chenilles, paissent
Nos fleurs sitost comme elles naissent,
Et mangent en herbe nos fruicts.

Nostre roy doit cent millions,
Et faut, pour acquiter les debtes
Que messieurs les mignons ont faites,
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en prenons le texte dans un volume très rare : Le cabinet du roy de France, dans lequel il y a trois perles précieuses d’inestimable valeur, par le moyen desquelles Sa Majesté s’en va le premier monarque du monde, et ses sujets pas du tout soulagez, 1581, in-8. Elle y porte pour titre : Les indignitez de la cour, et il existe quelques différences entre son texte et celui du manuscrit de L’Estoille. Nous indiquerons les principales.