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estant petits ; car ils feront leurs soyes dans deux mois au plus tost, et alors que le peuple des champs a le moins d’afaire, et sans qu’il en couste un seul denier à ceux qui auront leur preparatif, et noter que lesdits vers seront plus sujets de mourir en Italie qu’en France, à cause de leurs grandes chaleurs : car les froidures ne font aucun mal que de les retarder comme il est dit.

VII.

Plusieurs qui ont voullu nourrir les vers dans les villes et aillieurs, acheptant les fueilles, les tables5, et loüant les personnes, cela leur a faict faire des fraiz extraordinaires, qui en pourroit dégouster beaucoup ; mais ce qui leur a couste un escu ne coustera pas un sol aux villages, ayant une fois leur équipage dressé et les fueilles sur les lieux. Ce qui donnera extresme plaisir et proffict à la noblesse et autres des champs qui auront planté nombre desdicts meuriers. Et faut notter qu’à l’advenir ceux qui en feront aux villages ne leur coustera du tout rien, attendu que les pauvres femmes et enfans qui n’ont point d’occupation nourriront lesdicts vers, ainsi qu’on faict en tous lieux.



5. Olivier de Serres, dont Laffémas ne fait souvent que répéter les préceptes, parle ainsi des tables sur lesquelles il conseille d’élever des magniaux : « Seront transportez, dit-il, dans une chambrete chaude et bien close, hors de la puissance du vent, sur des tables bien nettes et polies, couvertes de papier, pour commencer à y tenir rang. » La cueillette de la soie, etc., édit. annotée par M. Martin Bonafous. Paris, 1843, in-8, p. 70.