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vendus quatre-vingtz-quatre escus, et ny sçauroit avoir de fraiz environ pour vingt escus, et à l’advenir ne se fera la moictié des dits fraiz. De façon que ceux qui avoient quatre fois autant de meuriers n’ont point faict la quarte partie d’autant de soye pour n’avoir faict esclorre leurs vers de bonne heure ny avoir les fueilles à commandement, comme ceux qui les avoient en leur dict jardin. Et au semblable, tous ceux qui les ont faict esclorre de bonne heure ont faict même quantité de soye.

VI.

Et ne faut oublier tenir lesdits vers chaudement


Tuileries. Il en étoit partout ainsi. Celle du château de Madrid étoit aussi aux mains d’ouvriers italiens. Selon M. Poirson, c’est l’un d’eux, Balbani, qui donna son nom à la route qui fut alors percée dans le bois de Boulogne pour faciliter les communications entre Paris et le château de Madrid. (Hist. du règne d’Henri IV, t. 2, 1re part., p. 65, note.) Claude Mollet, que nous avons déjà nommé, et qui avoit pris part à la plantation du jardin des Tuileries en mûriers, ne s’en étoit pas tenu là : « En l’an mil six cent six, dit-il à la p. 340 de son livre : Théâtre des plans et jardinages, 1652, in-4, j’estois logé à l’hostel de Matignon, derrière Saint-Thomas-du-Louvre, où il y avoit une belle et grande place, laquelle est pour ce jourd’huy toute pleine de bastiments. De cette place j’en ai fait un très bon jardin, auquel j’avois eslevé une grande quantité de meuriers blancs… » Les vers qu’il nourrit avec les seuls émondages de ses arbres lui donnèrent, en 1606, jusqu’à douze livres de soie, aussi belle, dit-il, que celle d’Italie, et qu’il vendit 4 écus la livre.