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les meuriers pour nourrir les vers. Et lors on fera


mieux que pendant deux cents ans ses services, si appréciables pour nous, ont été à peu près méconnus. C’est en 1558, comme on le sait par le Mémoire présenté au Roy le 17 avril 1598, qu’il naquit, dans le Dauphiné, au village de Beausemblant, dont le nom resta longtemps son sobriquet. Il avoit pour père Isaac Laffémas et pour mère Marguerite Bautor. Quoiqu’on puisse croire, en lisant ici ses titres et qualités, et ce nom de sieur de Bauthor qui donneroit à penser qu’il étoit de noblesse, Laffémas ne fut d’abord qu’un simple artisan, un tailleur. En 1582, il est attaché comme tel, avec vingt livres de gages, à la maison du roi de Navarre. (Champollion-Figeac, Documents histor. inéd., t. 4, 2e part., p. 2.) Laffémas étoit de la religion ; ce dernier fait nous le donneroit à penser si déjà la France protestante, t. 6, ne nous l’avoit appris. — Dès 1576 il étoit dans les grandes affaires. On sait par deux de ses écrits : Advertissement à MM. les commissaires du Roy pour estre instruits en ceste œuvre publicque, etc., et Lettres et exemples de la feue Royne mère, que, cette année-là, profitant de ce qu’il étoit chargé de la fourniture des estoffes de soie de l’argenterie, en qualité de tailleur, et ne se contentant point de cette fourniture secondaire, il avoit étendu ses visées et avoit levé lui-même, à ses risques et périls, « la boutique d’argenterie du Roy ». À cet effet, lui-même nous le dit dans son Avertissement à MM. les commissaires, « il avoit emprunté plus de deux cent mille escus, soit à Paris, à Tours, Lyon, etc. » En 1601, ajoute-t-il, « il ne devoit plus que mille cinq cents escus, ayant tout payé, même les intérêts, et ayant fait cet emprunt parcequ’il vouloit satisfaire à son superbe entendement. » Qu’entend-il par ces derniers mots ? Le grand dessein de son propre avancement, et surtout des entreprises qu’il projette et qui, suivant ce qu’il espère, doivent tourner à la prospérité du