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Merveille de nos jours en merveilles feconde,
Et des temps à venir futur estonnement,
Au recit de mes jeux donne quelque moment,
Imitant le soleil, quand mille espaisses nues
Trainent parmy les airs leurs flottes continues,
Qui, sans voir les mortels, n’esclairant que les cieux,

Par fois perce le voile et se montre à nos yeux.

Dedale n’avoit pas de ses rames plumeuses
Encore traversé les ondes escumeuses,
Par un art qui d’un Roy le rendit triomphant,
Du père le salut et la mort de l’enfant2 ;
Il n’avoit pas encor, pour la lubrique rage,
Assemblé de cent bois l’incestueux ouvrage3
Qui fut du lict royal le reproche éternel
Et rendit l’artisan celèbre criminel,
Quand sa sœur, admirant sa subtile nature,
Luy presenta Perdix, sa douce nourriture,
Pour polir son neveu par ses doctes leçons
Et le rendre sçavant entre ses nourrissons.
L’enfant monstra soudain une ame industrieuse,
Capable de conseil, prompte, laborieuse ;


de la singularité du poème et de sa rareté que Ch. Perrault en avoit sans doute pris copie. L’autographe de 8 pages in-fol. accompagné d’un dessin représentant le génie de la règle se trouve indiqué dans le Catalogue d’une belle collection d’autographes, etc. (16 avril 1846), p. 53, nº 363.

2. On sait qu’enfermé avec son fils Icare dans le Labyrinthe, il parvint à se sauver avec les ailes qu’il inventa, tandis que son fils périt.

3. C’est lui qui avoit fabriqué la fameuse vache dans laquelle s’enferma Pasiphaé, amoureuse du taureau.