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se renfermèrent et firent tout effort de se deffendre. Or la fin a esté qu’ils se sont renduz prisonniers ; le dit sieur Bourie a esté tué et le capitaine Charbonnière prins prisonnier, et plus de soixante autres[1]. Il a esté tué, du costé de monseigneur le duc de Joyeuse, le sieur de Massé, un seigneur signalé. Les enseignes furent apportées par monsieur de Fumel au roy, estant à Meaux, le samedy vingt-septiesme jour de juin mil cinq cens quatre vingt-sept, six jours après la victoire obtenuë par monseigneur duc de Joyeuse, auquel Dieu donne la grace de le perseverer et vaincre les ennemis du roy, perturbateurs du repos public[2].

  1. Le roy de Navarre étoit à La Rochelle, dit encore Sully, « lorsqu’il eut nouvelles de la defaite de ses deux régimens dans la butte Sainct-Eloy, où il fut exercé des cruautés inouyes, ce malheur estant arrivé par faute de s’estre logé dans le chasteau, dans lequel on logea des hommes peu à peu par lesquels ils furent attaquez. »
  2. Ce qu’on souhaite ici n’arriva pas, puisque, comme je l’ai dit en commençant, Joyeuse, quelques mois après, fut tué à Coutras. Ce furent les représailles du massacre dont vient de nous parler Sully. Lorsqu’il fut pris, il demanda grâce en offrant cent mille écus de rançon. Les soldats huguenots lui crièrent : « La Mothe Sainct-Eloy ! » et le tuèrent sans merci. Il est fait mention du massacre de La Mothe et de la vengeance qui en fut prise dans une pièce très curieuse du temps de Louis XIII : Pasquil satyrique du duc de (***) sur les affaires de France, depuis l’année 1585 jusques en l’année présente 1623, in-8 :
    Les Anglois qu’on deffit en bières (sic)
    Furent tous tués de sang-froit