Page:Variétés Tome VII.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

esté trouvé utile et nécessaire qu’il y eust receveurs particuliers, pour en compter par le menu et tenir registre fidelle, afin aussi que les procureurs generaux de Leurs Majestez en leurs cours souveraines, et autres, ayent recours ausdits comptes, qui sont les seuls tiltres du domaine, pour deffendre les dits droicts, dont y a ordinairement plusieurs procez, pource que chacun s’essaye et s’efforce d’entreprendre sur ledit domaine et l’usurper. Ce que la chambre des comptes à Paris a cy devant amplement remonstré au roy et à messieurs de son conseil, et les inconveniens qui peuvent advenir en baillant ledit domaine à ferme, dont il semble estre raisonnable que pour le bien de ce royaume et commodité des subjects du roy, son bon plaisir fust ordonner, en faisant les baux à ferme dudit domaine, ce que cy dessus a esté dit.

Quant aux traittes, elles nous seroient grandement profitables si on y alloit plus modestement qu’on ne fait. Chacun sçait que le commerce ès choses consiste en permutation, et, quoy que veuillent dire plusieurs grands personnages, qui se sont efforcez de retrancher du tout les traittes, croyans que nous pourrions bien nous passer des estrangers, cela ne se peut faire66, car nous avons affaire d’eux


66. Tout ce que du Haillan va dire sur la liberté du commerce et l’utilité du libre échange est encore emprunté au Discours de Bodin, dont M. H. Baudrillart ne peut, en cela, trop louer la hardiesse et l’élévation des vues (J. Bodin et son temps, p. 176–177). Le système prohibitif, qui s’est si bien perpétué en France, y étoit nouveau alors. Il a pour