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Une invective contre Chrisippus46, de ce qu’ayant fait un si grand nombre de livres, il n’en dedia jamais pas un.

Commentaire sur le passage de Buscon47 où il est parlé des chevaliers de l’industrie48.

Très humbles actions de graces de la part du corps des autheurs à M. de Rangouze, de ce qu’ayant fait un gros tome de lettres, et se faisant donner au moins dis pistolles de chacun de ceux à qui elles sont adressées, il a trouvé et enseigné l’utile invention de gagner autant en un seul volume qu’on avoit accoustumé jusques icy de faire en une centaine49.



46. Fameux stoïque, trop fidèle aux doctrines de sa secte pour tomber dans cette mendicité des dédicaces.

47. L’Aventurier Buscon, histoire facetieuse, et le Chevalier de l’Epargne, traduit de l’espagnol de Francisco Quevedo (par de la Geneste). Paris, P. Billaine, 1633, in-8.

48. C’est ainsi qu’on disoit alors. V. Fr. Michel, Études de philologie comparée sur l’argot, p. 107–108. — Pour les fameux de l’ordre, il y avoit même un titre plus élevé ; on disoit un marquis de l’industrie. Le 25 janvier 1698 le Théâtre-François joua une pièce sous ce titre.

49. On peut lire sur Rangouze un intéressant chapitre des Essais de littérature de l’abbé Trigaud (1703, in-12, t. 2, p. 72), et sur ses procédés louangeurs une bonne note de la Bibliographie des mazarinades, par M. Moreau (t. 1, p. 421). C’est Tallemant surtout qui nous édifie au mieux sur les mille subtilités de son négoce et sur les profits qu’il y fit : « Il n’en a plus montré, dit-il en parlant de ses Lettres, que celles qu’il a écrites en son nom à toutes les personnes de l’un et l’autre sexe qui pouvoient lui donner quelque paraguante ; il en fit un volume impri-