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Le Pont-Breton1 des Procureurs.
Dedié aux Clercs du Palais.
M. DC. XXIV.

L’Autheur aux Clercs du Palais.

Compaignons, le sommeil me causa l’autre jour une certaine vision nocturne. Je n’ay voulu manquer vous en faire part ; non pas que le subject soit digne de vos merites, mais à cause qu’il est risible. Vous y trouverez beaucoup de fautes ; je vous prie que ce ne soit


1. Ce mot de Pont-Breton, dont nous n’avons pu parvenir à trouver l’étymologie, servoit à désigner une espèce de petites chansons satiriques alors fort à la mode. L’air sur lequel ces chansons couroient s’étoit d’abord seul appelé ainsi ; par suite la chanson elle-même en avoit pris le nom. L’on en a la preuve par le Chansonnier Maurepas (t. 1, p. 383), qui, reproduisant un couplet contre la princesse de Conti, dit qu’il se chantoit sur l’air des Ponts-Bretons ; et par un passage de Tallemant (édit. in-12, t. 1, p. 113), ou certain couplet de Voiture ayant la même coupe que celui du recueil de Haurepas est appelé un Pont-Breton. Voiture a lui-