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Toutesfois, si vous seul, à qui seul je l’adresse,
————----Le prenez sans desdain,
Il aura moins de crainte et moy plus de hardiesse
————----En ce destroit mondain.

Ce n’est pas que je veuille en mon art mechanique
————----Estre cogneu de tous,
Car je le suis assez de ce qu’en ma boutique
————----Je travaille pour vous.

Aussi, recognoissant ceste faveur bien grande
————----Et ce qui est de moy,
Je n’ose pas respondre alors qu’on me demande
————----De qui j’ay de l’employ.

Neantmoins, desirant de ne me plus sousmettre
————----Qu’à vostre volonté,
Dans cet avant-propos j’ay hasardé de mettre
————----L’entière verité ;

Et pour ma sauvegarde en ce que je m’expose
————----À la veue d’autruy,
Excusez (s’il vous plaist) si trop effronté j’ose
————----Souhaitter vostre appuy :

Car ce discours, estant parmy la populace
————----De grace despourveu,
Marchant soubs vostre adveu (qui toute crainte efface)
————----En sera bien mieux veu.

Veuillez donc, Monseigneur, avoir pour agreable
————----Ce petit offre icy,
Et pour vostre service, où j’en seray capable,
————----Veuillez-moy prendre aussi ;

Et, bien que je demeure en faisant mon ouvrage
————----Où l’on ne vous peut voir,