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Paresse, captau1 de Feneantise, visconte des Bons-Compagnons, capitaine des Tirelaines, lieutenant general du grand empereur des Fausses-barbes, et ses supposts, Pensard, Crevard, Jambonois, Bodinois, Sossissois, Godivois et autres, etc., deffendeur autrement anticipé et appelant du conservateur des priviléges, droits, noms, raisons et actions, intelligences, executions, renommée, quatre-temps, vigiles et foires du grand et petit Caresme, et les desputés des cantons epicurois et atheismates, prenans la cause en garantie pour ledit hault prince Mardy-Gras, et les esleus de la Frelauderie, et les sindics des malades, fiebvreus, pulmoniques, catareux, sciatistes, gouteux, verolés, coliquistes, frigidistes, migranistes, pieristes ou gravelistes, chassieux et autres semblables ou soy-disants tels, et les chefs de la noble confrairie de pauvreté et necessité des Artisants, et les amoureux mignons, meneurs soubs bras, Narcisses des villes, Adonis de rues, courtisans de boutique, supposts de bal, muguetteurs2 de filles, senteurs de vesses, odorateurs de pets, rabats blancs aux sales chemises, cureurs de dents aux ventres creux, mesnagers d’amour, fondeurs de larmes, distilateurs de souspirs et autres,


1. Pour captal, mot de la langue d’Oc qui se prenoit dans le sens de chef et seigneur. On connoît, au temps des guerres de du Guesclin, le fameux captal de Buch. Alain Chartier l’appelle souvent captau de Buch.

2. Le même mot que muguet, tant employé depuis Étienne Pasquier (V. Lettres, t. 1, p. 23) jusqu’à La Fontaine et Molière. Selon le P. Labbe (Etymologie des mots françois, Paris, 1661, in-8, p. 351), c’étoit un dérivé des mots mus-