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Qu’on taxe, maison par maison,
Les petites et grandes portes[1].

    En cette juste occasion,
Employons nos corps et nos ames ;
Travaillons avec passion
En cette juste occasion ;
Il faut tout mettre en faction,
Enfans, vieillards, hommes et femmes ;
En cette juste occasion,
Employons nos corps et nos ames.

  1. Chaque maison devoit fournir un soldat. Celles qui étoient à porte cochère étoient tenues d’armer un cavalier. C’est ce que Richelieu avoit déjà ordonné en 1636, l’année de Corbie, comme on disoit, parceque les Espagnols, ayant pris cette ville, menaçoient de près Paris. V. Mém. de Monglat, collect. Petitot, 2e série, t. 49, p. 128, et Tallemant, 1re édit., t. 5, p. 51. L’arrêté du conseil de ville qui avoit renouvelé cette mesure étoit du 12 janvier 1649 ; on lit dans le Courrier burlesque de la guerre de Paris :

    Le mardi, le conseil de ville
    Fit un règlement fort utile,
    Savoir que, pour lever soldats,
    Tant de pied comme sur dadas,
    L’on taxeroit toutes les portes,
    Petites, grandes, foibles, fortes ;
    Que la cochère fourniroit
    Tant que le blocus dureroit
    Un bon cheval avec un homme,
    Ou qu’elle donneroit la somme
    De quinze pistoles de poids,
    Payables la première fois ;
    Les petites un mousquetaire
    Ou trois pistoles pour en faire.

    Pièces à la suite des Mémoires du cardinal de Retz, Amsterdam, 1712, in-12. t. 1, p. 270.