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Quy ne le faict tombe à sa perte
Dans la damnation apperte.
L’œuf, en marque de netteté,
De l’un à l’autre est presenté.
Pour ceste cause, il est utille
À tous et en vertus fertille.
Des œufs on faict les oingnements
Donnant de prompts allegements
À la toux, au rheume, aux bruslures,
Aux chatarrhes froids, aux foulures.
On tire une huille des moieux
Salubre et propice aux gousteux ;
Des blancs durcis une huille on tire
Bonne au mal des yeux, qu’on admire
Pour oster l’inflammation
Et reprimer la fluxion
Qui tombe dessus, de manière
Que la douleur s’en tire arrière.
L’œuf guarit les convulsions
Et les choliques passions,
Le humant avec eau-de-vie.
Si quelques dames ont envie
D’avoir un blanc pour se farder
Et se faire plus regarder,
Elles calcinent la coquille
Des œufs, et font poudre subtille
Avec l’eau d’ange9 la meslant.



9. Eau de senteur fort en renom depuis le temps de Rabelais, qui la cite au chap. 55 de son livre 1er, jusqu’à Corneille, qui en parle dans sa comédie de la Veuve (act. 1er, sc. 1re). Elle étoit composée d’iris de Florence, de storax, de bois de rose, de santal citrin, etc. Les Espagnols