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La dame Catherine de la Tour, comme la première et la plus renommée de toute l’academie du dieu d’Amour, a esté, selon sa dignité, receue à la danse avec le plus d’honneur : c’est elle qui a frayé la cadence du bal. C’est pourquoy qu’autant qu’elle avoit poivré des champions de ladite academie, elle a esté recompensée de ces salaires ; à quoy de bons garçons, forts et roides, ne se sont point espargnez le peu qu’il leur restoit de forces : de telle sorte que dix poignées leur ont faict perdre le plancher des vaches pour leur apprendre de dancer par haut le triory de Bretagne.

La dame Guillemette, autrefois gouvernante des allées de la feue royne Marguerite3, fut conduite au bal par la petite Jeanne des Fossez de Sainct-Germain-des-Prez, et toutes deux, après la declaration par eux faicte par devant le Gros Guillaume de tous les bienfaicts et gratifications qu’elles ont faictes aux bons compagnons, dont un ample registre en a esté dressé, dont il demeurera une immortelle memoire à ceux qui ont combattu sous leur cornette, ont esté les secondes qui ont eu sceances au bal, lesquelles, après toutes leurs dances, ont esté frottées de deux cens coups d’estrivières.

La bourgeoise de la grosse tour du fauxbourg Sainct-Jacques4, qui, au subject que le regiment


3. Le parc de la reine Marguerite au faubourg Saint-Germain, longeant le quai Malaquais. V. le t. 1, p. 219, et le t. 4, p. 174–175.

4. Sans doute la tour de la commanderie de Saint-Jean-de-Latran, place Cambrai. L’enclos dont elle faisoit partie étoit lieu d’asile, et par conséquent encombré d’une foule de