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Qu’il en fasse chercher du Perou jusqu’à Rome :
Jusque là je l’excuse, il n’a recours qu’à l’homme ;
Mais qu’il se pare enfin du crin de son cheval,
C’est un aveuglement qui n’eut jamais d’egal.
Que Cliton est plaisant, sous sa nouvelle hure,
Lorsqu’un vent un peu fort souffle dans sa frisure !
Mais c’est bien encor pis s’il pleut, pour son malheur :
Sa tête a pour le moins six grands pieds de rondeur,
Et je ne puis le voir que je ne me retrace
Le monstrueux tableau que nous decrit Horace.
Ce n’est pas tout, il soufre un autre contre-tems :
Veut-il tourner le col, tout tourne en même temps.
Ainsi que les cheveux le crin n’est pas flexible,
Et, prêt à succomber sous un poids si penible,
Il jure à chaque pas, et, dans son noir chagrin,
Il maudit l’inventeur des perruques de crin.
Je crois entendre icy Lisis, dont la coiffure,
Au moins s’il nous dit vray, doit tout à la nature.
Il brille, et devant luy Phœbus, le blond Phœbus,
N’oseroit se montrer sans en estre confus.
Sa tête cependant n’est riche qu’en mensonges ;
Ce n’est qu’à la faveur de certaines allonges
Qu’à tant de jeunes cœurs il fait un guet-à-pan :
C’est un geai revêtu du plumage du pan.
J’ay honte de traitter cette indigne matière,
Mais les hommes au moins m’ont ouvert la carrière ;



lesquels on les fera doivent être de cavaliers ou de demoiselles, et M. le comte de Benavente n’entend point raillerie sur cela. Il veut aussi que ce soit des gens connus, parcequ’il dit qu’on peut faire beaucoup de sortiléges avec des cheveux et qu’il est arrivé de grands accidents. Vous voyez que l’affaire est de conséquence, et qu’il n’y faut rien négliger. »