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Ceux que l’on devroit voir dans les moulins brayans,
Le bast dessus le dos, courbez sous la farine,
Sont gens de cabinet, mesme que l’on destine
Aux premières honneurs. Hé ! quelle anrageson
De voir dans un conseil un asne sans raison !
De voir dans un cM. D. M.10
Qui croit que le grand Cayre est un homme, et les Plines
Des païs eloignez comme les Filippines ;
Que l’Evangile fut ecrit dedans le ciel,
Voire d’un des tuyaux de l’aille sainct Michel11 ;
Qui tient que Mahomet, et les Turcs, et les Gots,
Confraires de Calvin, estoient grands huguenots ;
Que Christofle portant le grand sauveur du monde12
En plaine mer n’estoit jusques au cul dans l’onde ;
Que le pape reçoit tous les jours des messages
Des saincts du paradis, voire que les sept sages
Estoient fort bons chrestiens ; que jadis13 Machabé,
S’il ne fut point mort jeune, eût esté bon abbé ;
Qui croit que paradis est en forme d’eglise,
Et que le Bucentaure estoit14 duc de Venise ;
Qui ne tient de bons mots que ceux d’Angoulevant,



10. Ce sont les initiales du nom de M. de Montbazon. M. de Monmerqué en a fait la remarque avant nous dans ses notes sur l’historiette de Bautru (Tallemant, in-12, t. 3, p. 102). Elles ne se trouvent pas dans le Cabinet satyrique.

11. Après ce vers, il y en a deux de passés que nous retrouvons dans le Cabinet satirique.

Et que là tous les saincts l’on cache tout de mesme
Comme nous le voyons aux temples de Caresme.

12. Ce vers et le suivant ne sont pas dans le Cabinet satyrique.

13. Var. : Judas.

14. Var. : est le