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blesches16, tirelaines, et autres tels enfans de Japhet, desquels on peut dire ce quatrain :

Puis qu’avez de vos dents tant fondu l’arquemie17,
Qu’ores vous n’avez plus or, argent ni metal,
Allez, à petit pas, de vostre triste vie
User le demeurant en un pauvre hospital.

Pour l’axiome des praticiens qui sont piolez, riolez, gauderonnez, fraisez, satinisez et veloutez comme une chandelle des Roys18, je leur conseille de leur embarquer sur le Bosphore, et aller faire un service de six sepmaines au grand Turc, à qui Mahomet a permis par son alcoran de manger indifferemment en tout temps toutes sortes de viandes, comme s’il


meux alors dans les rues de Paris, pour le bruit qu’ils faisoient et à cause de leurs habitudes vagabondes. On trouve dans l’œuvre de Laigniet six gravures représentant les aventures de Jean Robert, le plus célèbre de ces vauriens, qui a laissé son nom à la rue qu’il habitoit.

16. Ce mot se prenoit pour bohémien. C’étoit, selon Huet, cité par le Dictionnaire de Trévoux, une altération de blaque vlasque ou valasque ; or, on sait que les zingari venoient en grande partie de la Valachie. C’est à cause d’eux que l’argot est appelé souvent patois blesquin. Par extension on disoit encore au XVIIIe siècle faire le blesche, être de mauvaise foi, (V. Th. de Ghérardi, t. 3, p. 147), et l’on employoit dans le même sens le verbe bleschir, aujourd’hui hors d’usage.

17. C’est-à-dire puisque vous avez tout mangé à belles dents, faisant de votre ventre un creuset d’arquémiste.

18. Le plus souvent on disoit seulement piolé, riolé, comme une chandelle des rois (V. Comédie des proverbes, acte 2, scène 5), parce qu’en effet les chandelles ou bougies dont on se servoit le jour de l’Épiphanie étoient teintes de diverses couleurs.