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Ou bien d’un verolé qui, se faisant suer,

Est mort entre les mains de monsieur le barbier13.

Vous me faictes bon jeu de dire que les grands
Vendent leurs vieux habits pour avoir de l’argent !
Encor pour les petits je prendrois patience,
Pour estre à ce contraincts par la folle indigence.
Vous passez bien les jours, vous passez les nuitées
À refaire les plis des chausses dechirées,
D’où les poux affamez, sortant en abondance,
Vous mordent bien serré les costez et la pance.

Vous resemblez au gay qu’Esope le bossu
Produit estant d’un pan des plumes revestu ;
Mais ce fut bien le pis, car, estant recogneu,
Il fut crié, mocqué et d’un chacun battu.
Ainsi vous, Messieurs, soubs ce nom de marchand,
Vous vous glorifiez et faictes les galands :
Mais, si dedans Paris messieurs les savetiers


vetiers cordonniers (V. plus haut, p. 41–58), y forme le 19e chapitre. Voici le passage relatif aux fripiers : « S’il (le chaland) estoit si faquin de s’aller habiller en ce païs là, il y auroit danger qu’il ne devint héritier des despouilles de quelque pauvre diable qui huit jours auparavant auroit passé par les mains discrètes du subtil Jean Guillaume. » Jean Rozeau, le bourreau de la Ligue, cet habile homme qui, lit-on dans le Scaligerana, p. 37, « défaisoit fort bien en laissant seulement tomber l’épée », avoit fait comme fit plus tard son successeur Jean Guillaume. C’est même pour s’être trop hâté de pendre le président Brisson, afin de le dépouiller de son riche manteau de peluche, qu’il fut pendu à son tour sous Henri IV. (V. plus haut, p. 52, et Lettres d’Estienne Pasquier, in-fol., t. 2, p. 485).

13. Barbiers-chirurgiens, carabins de Saint-Côme, ainsi qu’on les appeloit. Ils s’occupoient surtout de la cure de ces maladies.