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Bien plus qu’à l’hostel de Bourgogne.
Comediens, c’est un mauvais temps,
Prenez les armes sans vergogne.

    Violons, on ne fait plus de bal
Pour cultiver les amourettes,
Encor qu’on soit en carnaval[1] ;
Violons, on ne fait plus de bal,
On aime mieux un bon cheval,
Des pistolets et des trompettes ;
Violons, on ne fait plus de bal
Pour cultiver les amourettes.

    Tous vos galans sont empeschez,
Attendez un accord, coquètes,
Pleurez cependant vos pechez ;
Tous vos galans sont empeschez,
C’est en vain que vous les cherchez
Pour entendre d’eux des fleurètes ;
Tous vos galans sont empeschez,
Attendez un accord, coquètes.

    Mes chères[2], resvez nuit et jour,
Sans mettre ny rubans ny mouches :
On ne fait plus icy l’amour.
Mes chères, resvez nuit et jour :
Si l’on ne void bientost la cour,

    phrase qui la rappelle si bien : « Que parles-tu, Vallier, de faire des tragédies ? La tragédie court les rues. »

  1. Sautereau de Marsy n’a pas donné ce triolet. Plusieurs mazarinades firent allusion à ces misères d’un siège qui tomboit en temps de carnaval. V. notre t. 2, p. 326, note.
  2. Une chère, c’étoit une précieuse. V. Œuvres de Saint-Évremond, t. 1, p. 143, le Cercle.