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Mon très chier cousin, j’ay entendu que aucuns de nos gens ont veu des lymaçons qui sont gros comme des tonneaulx, et pareillement des hanetons qui


l’article qu’il publia dans le Journal de Paris, puis en brochure, sur la grande harpie de mer, appelée Cœleno, nom sous lequel on voulut retrouver une altération de celui de M. de Calonne, le rapace ministre. (V. nos articles sur les Rois journalistes, Constitutionnel des 4 et 5 août 1852.) Au temps où parut la pièce donnée ici, l’on croyoit sérieusement à l’existence de poissons de l’espèce du Kraken. Le passage qui motive cette note en est la preuve. Dans le Nova typis transacta navigatio novi Orbis Indiæ occidentalis, etc., livre très singulier décrit par le Manuel, on peut lire le merveilleux récit d’un monstre de cette sorte qui, après avoir soulevé un navire, laisse les marins dire très dévotement la messe sur son dos, puis replonge dans la mer, remettant ainsi le bâtiment à flot sans avaries. Dans un autre curieux ouvrage : Recueil de la diversité des habits qui sont de présent en usaige tant ès pays d’Europe, Asie, Afrique et illes sauvages, le tout fait après le naturel par François Deserpz, Paris, 1562, in-8, se trouve le portrait de l’evesque ou moine de la mer, dessiné d’après les dessins de défunt le capitaine Roberval et décrit très sérieusement : car, encore une fois, l’on croyoit alors aux monstres dont on parloit, et l’on ne faisoit pas comme le comte de Provence ou comme l’excellent père Bougeant, de qui, selon Voisenon, la fabrication des monstres étoit l’industrie : « Quand il avoit besoin d’argent pour acheter ou du café, ou du chocolat, ou du tabac, il disoit naïvement : Je vais faire un monstre qui me vaudra un louis. C’étoit une petite feuille qui annonçoit la rencontre d’un monstre très extraordinaire qu’on avoit vu dans un pays très éloigné et qui n’avoit jamais existé. » (Œuvres complètes de Voisenon, t. 4, p. 126.)