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peaulx de pyrelmogues, qui est une beste de la grandeur d’un chat et de longueur demye aulne ; le poil de la couleur au col d’un mallart, la teste comme ung synge, la queue comme une marmote blanche, et est très excellente penne7 ; elle conserve et garde une personne de plusieurs maladies, mais on n’en peut avoir ne pour or ne pour argent, tant est precieuse la penne de ceste dicte beste.

Item, en l’ysle de Tapilomugan, qui est auprès de Arcusie et de Samarie, où les enfans mangent leurs pères et leurs mères quant ilz sont anciens ; et est auprès du mont Ostrac, où les oliphans8 et les griffons9 sont, qui se combatent aux hommes du pays et leur font grande guerre, et de l’autre part le pays où les hommes vivent de l’odeur d’une pomme.

En ceste dicte ysle a une rivière grande qui descent dedans le fleuve de Eufrates, lequel vient de paradis terrestre10, où l’on pesche des anguilles de quatre cens piez de long, et saillent hors de la rivière pour ouyr le son de la loure11, et en la dicte rivière n’ose


7. Sans doute pour plume.

8. Les éléphants. Voir la légende de Prestre Jehan citée plus haut, et les Traditions teratologiques de M. Berger de Xivrey, p. 407.

9. Dans la légende de Prestre Jehan, les griffons sont des oiseaux qui peuvent, en effet, aller de pair avec les oliphans : « Ils portent bien ung beuf ou un cheval en leur nid pour donner à manger à leurs petiz oyseaulx. »

10. V. aussi, pour une rivière qui descend « de Paradis terrestre et est appelée Syon », le livre de Prestre Jehan.

11. Sorte de musette qui avoit donné son nom à une danse grave dont elle régloit les mouvements.