Page:Variétés Tome V.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Tant plus vous remplirez le coffre ;
Boulangers, travaillez tousjours,
Serrez les escus qu’on vous offre.

    Je ne plains que les villageois :
Leurs maisons sont abandonnées,
On leur pille tout à la fois ;
Je ne plains que les villageois :
Ils vont perdre plus en un mois
Qu’ils n’ont gaigné dans dix années ;
Je ne plains que les villageois :
Leurs maisons sont abandonnées[1].

    Bonnes gens, prenez garde à vous !
Les ennemis vont au pillage ;
Ils sont tous gueux et tous filous :
Bonnes gens, prenez garde à vous !
Affamez comme de gros loups,
Ils cherchent à faire carnage.
Bonnes gens, prenez garde à vous !
Les ennemis vont au pillage.

    Aux armes ! ils sont aux faux-bours.
Laquais, mon pot et ma cuirace ;
Qu’on fasse battre les tambours.
Aux armes ! ils sont aux faux-bourgs.

  1. Il y a une amusante épître de Chapelle à M. Carré, où il se plaint des ravages que les troupes étrangères à la solde du roi faisaient alors dans la banlieue de Paris.

    Toutes ces troupes étrangères
    Font qu’on ne se promène guères.
    Hélas ! comment le pourroit-on,
    Puisque Chaillot et Charenton
    Sont à présent places frontières ?