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Mais, ô bon heur pour la nature !
En toy comme en ta geniture
Geste peste pourra perir,
Puis qu’un chacun aura la force
D’eviter la punaise amorce
Qui te fera bien tost mourir.

Pleust à Dieu que desjà la Parque
T’eust fait approcher de la barque
De ce vieux nautonnier d’enfer,
Afin qu’en delivrant les hommes
Il y conduise tes charongnes
Pour à jamais les estouffer !

Aussi bien n’y a-il au monde
Une Arabie tant feconde
Qui produise suffisamment
D’aloës, d’encens et de mirrhe,
Et tous les simples qu’on peut dire,
Pour te composer des unguens.

Or, sus, ceste Parque infernale
Se lasse que de toy on parle.
Commence donc, ô nez pervers !
À n’esperer plus dans ce monde
Demeurer ; il n’y a que l’onde
Qui te conduira aux enfers.

Mais je crains bien que ceste race,
Quoy qu’on y ait marqué ta place,
Ne t’en accordera l’entrée,
Crainte que ta puante haleine
Ne soit une nouvelle peine
Aux esprits de ceste contrée.

Ouy, l’on t’en fermera la porte ;
Mais une plus affreuse grote