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Pour au vray te peindre et descrire,

Et qu’on n’acheveroit jamais.

Encor si tu n’avois d’enorme
Que cette si changeante forme,
Tu ne serois si desplaisant ;
Mais ceste infecte pourriture,
Tous ces excremens de nature
Font que tu es à tous nuisant :

Car là-dedans un crin de truye,
Plus gluant qu’une fraische plye,
Bourgeonne, comme par despit,
Plus ord que celuy de Meduse
Après que Neptune, par ruse,
En eust pris l’amoureux deduit ;

Crin qu’il faut en chambres secrettes
Arracher avec des pincettes
Quand on veut ce gros nez larder,
Ou bien pour y souffler de l’ambre
Pour un polipe ou pour un chancre
Dont on ne le sçauroit garder :

Car un punais carcinomate12
Pour ordinaire le dilate
Encor plus qu’un gros limaçon,
Et s’il ne peut, quoy qu’il se peine,
Respirer s’il ne prend haleine
Par la bouche en nulle façon.

Nez qu’il faut encor que l’on sale
Pour t’empescher d’estre plus sale,
Et pour retrencher le chemin
À la rigueur de quelque ulcère


12. Pour carcinome, cancer.