Page:Variétés Tome V.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bons compaignons Fausses-Barbes, Tire-Laines, Gueux et Mandians, lequel procez est encores indecis, et auquel ledit Haran Blanc, pour ses parties, n’entend en rien prejudicier, ledit Mardy-Gras eust à vuider de tout le ressort de ladite Court souveraine de Saladois, laissant à sa partie la possession vuide et paisible dudit pays, sans fracas de marmites, belemens de veaux, d’agneaux, de chèvres, chevreaux, brebis, moutons, mugissement de bœufs, grougnement de pourceaux, caquelinement de coqs, coquassement de poules, piolemens de poulets, pipiemens de pigeons, tintamarres de poiles, chauderons, pots, marmites, cramails, poilons, cuillères ; massacre de perdris, faisans, grives, beccasses, tourterelles, alouettes, coqs d’Inde, levraux, canards privez et sauvages et estourneaux ; mangement de saucisses, goudiveaux, pastez, bœufs, moutons, agneaux, saucissons à l’italienne et autres entretiens et fauteurs dudit Mardy-Gras, partie adverse, par tout le terme et espace de sept sepmaines devant Pasques (ledit temps commençant depuis ledit jour onziesme de ce mois de febvrier 1603 jusques au 30 exclusivement de mars, audit temps).

À laquelle sommation tant s’en faut que ledit Mardy-Gras, partie adverse, eust obey, et, en ce faisant, aimablement promis vuider dudit pays audit terme, qu’au contraire, ayant trouvé le jour d’après, à midy, sa partie reniant et blasphemant le nom de Dieu, et ayant une grande chaine de goudiveaux et saucissons au col, armé d’une marmitte à la teste, de deux chauderons derrière et devant, une poile ceinte à son flanc, une cuillère sur le cul en guise de pougnart, une