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talogue des Princes, seigneurs et autres conduisans le roy de Polongne en son royaume, je le vous ay bien voulu communiquer, lecteurs debonnaires. Je suis tout asseuré que le depart de ce magnanime prince de la très noble et très illustre maison de France causera un regret indicible à tout vray François ; mais, considerant que Sa Majesté s’achemine à un ample et florissant Royaume, duquel la coronne luy est apprestée, au grand contentement et resjouissance de tous ses fidèles sujects en iceluy, vous ne devez de vostre part luy envier son heur, ains en souvenance de ses rares vertus, bonté naturelle, et de ses plus que heroïques deportemens en ses tendres ans3, au service de noste Roy très chrestien, son frère, et de la patrie4, prier Nostre Seigneur pour sa prosperité. À Dieu.



d’un gentilhomme de la suitte de Monsieur de Rambouillet, ambassadeur du roy au royaume de Pologne, à un seigneur de la court, touchant la legation dudit seigneur, etc. De Cracovie, 12 décembre 1573, in-8. Cette pièce a été reproduite dans les Archives curieuses, 1re série, t. IX, p. 137.

3. N’ayant encore que dix-sept ans, le duc d’Anjou avoit gagné la bataille de Jarnac et de Montcontour.

4. C’étoit alors un mot nouveau et à la mode. Selon Ménage, en ses Observations sur la langue françoise, p. 306, c’est Joachim Du Bellay qui l’avoit employé le premier dans son traité de la Défense et illustration de la Langue françoise. Trois ans après on le traitoit encore comme un néologisme. « Le nom de patrie, dit Ch. Fontaine, est obliquement entré et venu en France nouvellement. » (Quintil Censeur, Lyon, 1576, in-12, p. 165.)